mercredi 12 août 2015

Gioconda - Nikos Kokantzis

C'est un court récit autobiographique, sur un amour, une passion entre deux adolescents le narrateur et Gioconda... Voisins, ils se retrouvent dans le terrain vague qui sépare les deux maisons, avec plusieurs autres camarades, mais il se noue entre eux une complicité. Il y a Rudi, ce cousin de Gioconda, beau, sûr de lui qui vient faire de l'ombre au narrateur mais très vite Giacoma le rassure c'est lui qu'elle aime et les deux adolescents découvrent en toute innocence et par eux-mêmes la douceur des caresses, le plaisir de l'amour...
Cet amour, ils tentent de le vivre pleinement alors que le monde est dans le chaos, que leur pays la Grèce subit l'occupation allemande, et que Giaconda juive est directement menacée par la terreur nazie. Des événements auxquels le narrateur ne reste pas étranger puisque malgré son jeune age , il participe à la résistance par des distributions de tracts ou l'inscription de slogans hostiles à l'occupant. 
Giaconda refuse la clandestinité pour échapper à son funeste destin, elle reste solidaire de sa famille, les Allemands viennent chercher tous les membres de la famille... Seul Rudi est revenu.

Ce livre est le seul écrit par son auteur, c'est une promesse, celle de faire vivre Giaconda: "Les gens meurent seulement quand nous les oublions. Giacoma doit rester vivante aussi longtemps que je vivrai -et plus longtemps que moi. Vivante ainsi que je l'ai connue, s'épanouissant sous mes regards, mes caresses, mes baisers."
Ce récit personnel bouleverse par sa simplicité, la sensualité de ses mots mais aussi parce qu'au delà de cette histoire personnelle, il touche à l'universel et trace le portrait d'un monde disparu celui de la communauté juive de la Grèce Thessalonique. Chaque fois que la littérature dans toutes ses formes retrace le destin d'une victime du nazisme, elle amplifie la défaite des bourreaux dont l'ambition ultime était de nier jusqu'à l'existence même de ses victimes. Giaconda nous le plaçons au coté de Dora Bruder de Patrick Modiano, du  journal d'Héléne Berr ou encore les disparus de Daniel Mendelsohn.

En quatrième de couverture, est cité Dominique A "Le livre que je préfère au monde", comment ne pas partager l’enthousiasme de notre chanteur favori?

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