samedi 22 mars 2014

La puce à l'oreille - George Feydeau

Photo de Emmanuelle Bayart
Un simple malentendu, Raymonde pense que son mari Victor-Emmanuel Chandebise la trompe parce qu'il ne l'honore plus depuis plusieurs semaines. Soupçons renforcés lorsqu'elle intercepte un colis avec une paire de bretelles de son époux en provenance d'un hôtel de rendez-vous apprécié des hommes aux mœurs légères, le minet galant à Montretout.. . Avec sa meilleure amie, elle décide de lui tendre un piège, en lui faisant donner anonymement un rendez vous galant dans cet hôtel... Le début d'une suite effrénée de quiproquos....

Admirable travail de mise en scène de Julien George. Dans un décor plutôt dépouillé,   un simple mur de portes en fond de scène, l'acteur évolue sans filet avec pour seule appui le texte de Feydeau. Une écriture précise, jubilatoire, où les portes qui claquent sont la ponctuation d'un enchainement  de répliques. Les quiproquos s'enchainent, les personnages se trouvent entrainés malgré eux dans une suite rocambolesque improbable où ils ne réagissent plus que par instinct.
Le rythme de la pièce est toujours élevé, les acteurs ne s’arrêtent pas sur les bons mots de l'auteur, tout fuse et cet esprit n'est pas sans rappeler les comédies de Howard Hawks, L'impossible Monsieur Bébé, Allez coucher ailleurs ou encore l'irrésistible dame du Vendredi.
Dans un livre d'entretien le cinéaste confiait que le secret de ces comédies, sommet de l'histoire du cinéma qui firent la gloire de Cary Grant étaient le rythme. Toujours plus vite était la règle de base. Les acteurs de cette Puce à l'oreille jouent la partition ensemble avec une précision infinie, où chacun évite le piège du cabotinage, aucun ne cherche à tirer la couverture à soi, à faire son numéro au détriment de l'autre, ils sont parfaits.
Parce qu'ils  ne s’arrêtent jamais sur les bons mots, qu'ils n'insistent  jamais sur les répliques un tantinet graveleuses de l'auteur, nous sommes entrainés dans le rythme fou de cette intrigue, tout devient jubilatoire, c'est absolument irrésistible, le rire peut éclater... Nous retrouvons dans la mise en scène de Julien George toute l'élégance du génial cinéaste américain.

Qu'il est bon de rire !

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