Etonnant personnage que Ted Martin, héros du dernier roman de Michel Houellebecq, solitaire qui traverse son existence sans jamais créer de lien fort et durable avec ceux qu'ils croisent. Enfant unique, élevé par un père architecte après le suicide de sa mère, Ted fait les Beaux Arts mais il n'en gardera aucun contact. Il connait le succès avec une exposition de photos de cartes Michelin et une histoire d'amour avec une beauté russe que Frederic Begbeider a classé parmi les cinq plus belles femmes de Paris. Après ce succès et le départ d'Olga pour la Russie, Ted Martin abandonne la photo, et se lance dans la peinture, il réalise une série très réaliste sur les métiers, dont il ne parvient pas à terminer la dernière toile " Jeff Koons et Damien Hirst se partagent le marché de l'art". Néanmoins la série fait l'objet d'une exposition, Michel Houellebecq réalise le texte du catalogue. Le succès est énorme, les plus grands collectionneurs de la planète se bagarrent pour acquérir les œuvres. Ted Martin est définitivement riche mais toujours aussi seul. Après l'assassinat de Michel Houellebecq, il part s'installer dans la maison de sa grand-mère et tel Salinger termine sa vie coupée du monde....
Un Houellebecq assagi, aucune provocation dans son dernier roman, aucune déclaration il rend ici la copie parfaite pour enfin décrocher le Goncourt comme un élève studieux et appliqué à la recherche des félicitations des vieux maitres. En même temps culotté, nous n'avons jamais croisé une œuvre où l'écrivain décrit son propre assassinat, scène terrible même les policiers les plus aguerris ont du mal à faire face à la scène du crime. Même s'il est lui même présent dans son roman, il est évident que Ted Martin est un double de l'auteur, surtout pas un intellectuel mais un contemplatif qui observe le monde comme Fabrice assiste à la bataille de Waterloo dans la Chartreuse de Parme à l'écart des autres, et il en rend compte à travers ses œuvres avec froideur mais exactitude. La vision du monde de Houellebecq, est toujours aussi pessimiste, par sa justesse et sa froideur elle peut être dérangeante, et nous restons étonné de cette capacité à décrire son époque par cet homme semblant vivre tel un ermite à l'écart de tous. Avec ce nouvel opus, on serait presque tenté de faire un parallèle avec l'œuvre de Pedro Almodovar qui devient de moins en moins provocante sans pour autant tomber dans l'académisme. Et comme le cinéaste espagnol, Houellebecq est en passe de devenir un classique de la littérature française de son vivant.
Michel Houellebecq - La carte et le territoire - Ed Flammarion
Un Houellebecq assagi, aucune provocation dans son dernier roman, aucune déclaration il rend ici la copie parfaite pour enfin décrocher le Goncourt comme un élève studieux et appliqué à la recherche des félicitations des vieux maitres. En même temps culotté, nous n'avons jamais croisé une œuvre où l'écrivain décrit son propre assassinat, scène terrible même les policiers les plus aguerris ont du mal à faire face à la scène du crime. Même s'il est lui même présent dans son roman, il est évident que Ted Martin est un double de l'auteur, surtout pas un intellectuel mais un contemplatif qui observe le monde comme Fabrice assiste à la bataille de Waterloo dans la Chartreuse de Parme à l'écart des autres, et il en rend compte à travers ses œuvres avec froideur mais exactitude. La vision du monde de Houellebecq, est toujours aussi pessimiste, par sa justesse et sa froideur elle peut être dérangeante, et nous restons étonné de cette capacité à décrire son époque par cet homme semblant vivre tel un ermite à l'écart de tous. Avec ce nouvel opus, on serait presque tenté de faire un parallèle avec l'œuvre de Pedro Almodovar qui devient de moins en moins provocante sans pour autant tomber dans l'académisme. Et comme le cinéaste espagnol, Houellebecq est en passe de devenir un classique de la littérature française de son vivant.
Michel Houellebecq - La carte et le territoire - Ed Flammarion
Comme il est surprenant ce Houellebecq ! Je n'avais rien lu de lui avant la carte et le territoire et j'avais, je le reconnais, un apriori plutôt négatif (trop médiatisé, suffisant, acoquiné avec BHL) ... et je me suis laissée prendre à ce roman totalement désenchanté et misanthrope : que peut on attendre des hommes ... pas grand chose de positif ! Il faut bien reconnaître que ... et du coup, l'auteur nous devient sympathique ! Et de plus, il écrit bien !
RépondreSupprimerSurprise !
Sympathique je ne sais pas, mais essentiel assurément. Je pense sincèrement que Houellebecq est un grand écrivain de notre temps, il pose un regard sans concession sur notre époque... Il me fait toujours penser à Balzac par sa capacité à décrire son temps. Un écrivain majeur assurément de là à en faire un type sympathique, j'ai des doutes...
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