"Il n'y a qu'un problème philosophique vraiment sérieux: c'est le suicide." Le Mythe de Sisyphe - Albert Camus.
Nous attendions avec impatience la sortie du troisième long métrage de Joachim Trier après avoir découvert les deux premiers et notamment le bouleversant Oslo 31 août. Deux films pour se faire une belle cote dans le monde de la cinéphilie qui lui a permis assurément d'obtenir des moyens plus importants pour tourner son troisième long métrage tourné aux Etats Unis, bien loin de l'univers de sa Norvège natale avec des acteurs de renommée internationale, Gabriel Byrne, Isabelle Huppert et Jesse Eisenberg .
Néanmoins ce n'est pas par hasard que nous avons cité Albert Camus en exergue tant la question du suicide reste centrale dans la filmographie du cinéaste norvégien. Le film s'ouvre au moment où une exposition s'organise à New-York consacrée à la photographe Isabelle Reed décédée des années plus tôt dans un accident de voiture , tout prés de son domicile après voir couvert les pires conflits aux quatre coins de la planète.
A cette occasion son mari et ses deux enfants vont se retrouver. L'ainé est un universitaire marié qui vient de découvrir les joies de la paternité, le second est adolescent sauvage et boudeur, il semble vivre à part, et cherche à éviter tout lien avec les adultes, comme nombre gamins de son âge, peu joyeux, accro à son ordinateur il semble fragile, au bord de la dépression ....
Le journaliste qui travaillait en duo avec la photographe, organisateur de l'exposition annonce à l’époux de cette dernière qu'il s’apprête à révéler au public dans un article de presse la vérité sur la mort de l'artiste , son suicide. Une vérité qu'ignore son plus jeune enfant...
Le film peut apparaitre par ses moyens de production moins personnel, plus froid, moins inspiré il sera peut être dans la filmographie du cinéaste un film de transition qui lui aura permis de s'ouvrir de nouveaux horizons... La dépression est encore au cœur de son propos mais pour autant son cinéma n'est jamais déprimant, il est juste plein d'humanité. C'est parfaitement joué, magnifiquement filmé la qualité de ce film est indiscutable on sent même la patte de Gus Van Sant dans sa manière de filmer l'adolescent en crise.
Nous n'avons pas été aussi bouleversés par ce nouveau film que pour les précédents mais Joachim Trier confirme qu'il est un cinéaste qu'il convient de suivre !
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