Agrippine a épousé son beau frère Claudius pour permettre à son fils Néron d'accéder au pouvoir. Claudius a adopté Néron, ce dernier plus âgé que le fils du monarque Britannicus est devenu l'héritier du pouvoir. C'est avec Néron empereur des romains que s'ouvre le drame de Racine.
Agrippine est furieuse, son fils l'écarte, il ne l'écoute plus, son accès même est devenu difficile.. Elle ne supporte plus cette situation, et se rapproche de Britannicus qui en plus de se voir écarté du trône découvre que Néron a décidé d'épouser celle qu'il aime, Junie. Agrippine a tous les éléments pour déstabiliser son fils...
Néron, prévenu des manœuvres de sa mère,décide de se libérer définitivement de la menace de Britannicus...
C'est joué dans un décor moderne qui peut faire penser à la salle de réunion d'un ministère ou d'une grande entreprise, c'est l'histoire d'un basculement , celui d'un homme qui sombre dans la tyrannie pour assurer son pouvoir... Néron met le doigt dans un engrenage infernal, une course en avant qui vient nourrir sa paranoïa . C'est une vision sombre axée sur la dimension politique de la pièce plus que sur les sentiments et les rapports ambigus entre Néron et sa mère qu'a choisi de mettre en avant Stéphane Braunschweig.
Sommet de la langue française les alexandrins de Racine claquent avec une terrible efficacité. Dominique Blanc en Agrippine est époustouflante, sublime tragédienne, elle nous bouleverse. Après son interprétation de Phèdre, elle marque définitivement l'histoire du Théâtre.
Laurent Stoecker qui lui fait face est tout aussi redoutable en Néron, le reste de la distribution ne dépareille pas. Scotchés sur nos fauteuils nous avons vibré devant ce grand moment.
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