lundi 27 avril 2015

Journal d'une femme de chambre - Benoit Jacquot

Célestine est une très belle femme, une beauté qui n'est pas un avantage pour une femme de chambre. Venue de Bretagne, elle passe par de nombreuses maisons dont elle tient un journal méticuleux. Elle obtient un nouveau poste en province chez les Lanlaire. Elle a vite fait de tourner la tête de son nouveau patron, alors que la maitresse de maison prend plaisir à la tourmenter. Célestine est une femme de caractère qui sait se défendre, son défi dans cette nouvelle place est plutôt d'amadouer , monsieur Joseph le jardinier un homme plutôt taiseux. Elle y parvient et découvre ses projets, ouvrir un bar à Cherbourg avec des filles de joie pour satisfaire les marins et les soldats présents dans le port normand. Il propose à Célestine de le suivre, mais avant cela il compte dérober l'argenterie de ses patrons...
C'est une véritable de guerre des classes à laquelle, nous assistons... Célestine attend qu'on la traite simplement avec humanité telle cette grand mère qui l'engage pour s'occuper de son petit fils tuberculeux. Elle n'accepte pas la condescendance et les humiliations, elle est la seule femme libre du film, savoureuse scène où c'est elle qui interroge une maitresse de maison sur ses habitudes de vie avant de renoncer finalement à la place... Léa Seydoux est remarquable, capable d'avoir le visage, dur, séduisant, elle donne une dimension aristocratique à son personnage de femme de chambre sans en effacer ses origines populaires. Vincent Lindon qui joue le rôle du jardinier nous impression comme dans chacune de ses interprétations. Benoit Jacquot excelle dans les films à costumes, certains plans ont la puissance de tableaux, nous repensons ainsi à ce plan où Célestine se projette en tenancière d'un bar de "joie" à Cherbourg.
L'adaptation d'Octave Mirbeau par Benoit Jacquot est une pure réussite, c'est un vrai régal. Ancré dans son époque marquée par l'affaire Dreyfus, le jardinier est un antisémite convaincu qui reprend toutes les rengaines nauséabondes d'alors, le film par sa description des rapports de classes, le comportement arrogant de la bourgeoisie a une dimension universelle qui fait qu'il est bien plus qu'une simple adaptation littéraire.

1 commentaire:

  1. Je n'aime pas trop le cinéma de Benoît Jacquot et je ne suis pas fan de Léa Seydoux donc je ne suis pas allée le voir. À vous lire, je me dis que j'ai peut-être eu tort. Je le garde en mémoire pour une séance DVD :)

    RépondreSupprimer

LinkWithin

Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...