lundi 14 janvier 2013

Loulou - Maurice Pialat

Nelly s'ennuie auprès de son mari, menant une vie bourgeoise et rangée. Elle rencontre Loulou, un jeune marginal dans une boite de nuit. Séduite par son coté animal, elle quitte son mari pour s'installer dans un hôtel avec son nouvel amant. Elle découvre une nouvelle vie, des soirées dans les bars, les petits larcins dans les coins perdus de banlieue, et le plaisir de faire l'amour. Elle se s'en cache pas à son mari lors de leur séparation "Je préfère un mec qui m'aime, qui me baise bien et qui veut pas bosser, qu'un mec qui me fait chier et qui a du fric."
Nelly est enceinte, mais elle comprend que Loulou restera un marginal vivant de petites combines, elle ne soit pas d'avenir, elle choisit d'avorter.
Le cinéma de  Maurice Pialat nous a toujours impressionné, une impression de vivre le réel comme si tout était pris sur le vif, on oublie vite les acteurs pour ne voir que les personnages. Pourtant nous ne sommes pas dupes tout est écrit, et si le cinéaste ne recherche jamais "la belle image", les plans sont millimétrés, les images sont composées avec une grande précision. Maurice Pialat a d'abord été peintre, cela se ressent fortement dans sa façon de filmer, d'utiliser les miroirs. Le film est sombre, la quête du bonheur ici est vaine, Loulou semble être celui qui a trouvé la meilleure solution dans une recherche permanente du plaisir immédiat.
Nous avons eu le désir de revoir ce film de Maurice Pialat, car c'est sa première collaboration avec Gérard Depardieu. Les deux hommes resteront liés, une amitié jamais démentie. Ce dernier colle parfaitement à son personnage il est une force animale mais derrière ce roc on pressent comme une fêlure, une faiblesse... une incapacité à vivre avec les autres.
Ce film nous rappelle combien Gérard Depardieu est  un acteur éblouissant. En nous promenant récemment nous sommes tombés sur sa poissonnerie,  rue du Cherche Midi, à l'angle de la rue Dupin. A quelques pas de là, Franois Mitterrand et Marguerite Duras, deux figures tutélaires du comédien, engagés dans la résistance ils se sont planqués dans un appartement de la rue Dupin (au-dessus de la poste)  alors qu'ils étaient recherchés. Ce quartier était aussi celui de Maurice Pialat.
Plus que le fisc, c'est peut-être les fantômes qui hantent sa vie que cherche à fuir Gérard Depardieu tant l'homme nous semble blessé. Nous ne porterons pas de jugement sur son comportement irrationnel , nous préférons revoir les chefs d’œuvre de sa filmographie. Nous aimons Gérard Depardieu!

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