mardi 18 janvier 2011

Le Misanthrope - Nicolas Liautard - Théâtre Jean ARP


Le Misanthrope c'est Alceste. S'il n'aime plus son prochain c'est qu'il ne supporte plus l'hypocrisie ambiante de son époque où la flatterie est permanente. Il a décidé de n'user que du langage de vérité et il se refuse à toute flatterie, il en assume les conséquences. Mais il a une faiblesse c'est l'amour qu'il porte à Célimène, jeune veuve qui a décidé de profiter de sa liberté nouvellement acquise. Alors quand Alceste lui propose de quitter le monde pour allez vivre à l'écart de tous., hors de question qu'elle le suive.. C'est évidemment beaucoup plus compliqué et subtile que ce simple résumé...

Nicolas Liautard le metteur en scène de ce spectacle donne sa vision du personnage : "Alceste n'est pas un héros romantique. Molière ne hurle pas avec lui: société dégueulasse, tu ne me vaux pas! On peut raisonnablement penser que la radicalité soudaine d'Alceste (comment serait-il l'ami de Philinte s'il avait toujours été ainsi?) est en partie la conséquence de son dépit amoureux. On imagine facilement un Alceste, homme raisonnablement sincère et franc, qui radicalise sa position pour épancher une colère dont l'objet véritable est la légèreté de Célimène. On sait que Molière (44 ans) jouait lui-même Alceste et que c'est Armande Béjart (24 ans) qui jouait Célimène. On sait également le penchant d'Armande pour les marquis de son âge.

Nous étions impatients de voir ce que Nicolas Liautard allait faire de ce texte. De lui nous avons vu précédemment une adaptation du Blanche Neige des frères Grimm sans aucun texte, un spectacle visuel qui nous avait enchanté. Ici,il ne pouvait plus se passer des mots.

Pas de décor, juste un sol en métal et des lustres au plafond, pas de meubles, pas d'objet, choix radical certes mais qui laisse toute sa place au texte. Et quel texte, peut être la pièce la plus aboutie de Molière... on se régale à entendre les mots, Alceste et Philinte donnent le ton dés la première scène, le rire ne sera pas absent, la vision du texte est parfois truculente, lorsque Acaste et Philinte arrivent sur scène nous avons l'impression de retrouver le regard incisif de Claude Chabrol sur la bonne société, le rire est joyeux le puissant ridicule!
Alceste est présenté ici comme un personnage complexe, ce n'est pas un héros romantique, il est tour à tour sympathique séduisant, mais aussi ridicule, pénible il reste un mystère et c'est très bien ainsi. Si l'arrivée de Célimène nous surprend dans un look d'une pin-up tout droit échappée d'un Tex Avery nous sommes très vite rassurés, elle veut profiter de la vie mais elle finit par être victime de sa liberté qui ne peut être acceptée par la société.
Nous pouvons que nous féliciter de la prestation des acteurs, tout repose sur eux, la partition se doit d'être parfaite pour rendre vivant ce texte et lui donner toute sa saveur...cette version ne cherche pas à vous imposer une vision définitive du personnage, et parce que la flatterie n'a pas disparu de notre vie de cour, le misanthrope ne perd rien de sa saveur.


Le pari est réussi, le spectacle enchante, c'est un bonheur de voir vivre ainsi les mots de Molière!

Un très beau spectacle de 2H30 encore joué sur une dizaine de dates, certains soirs des navettes gratuites sont organisées depuis la place du Chatelet, si vous vous déplacez en bande vous avez droit à des tarifs préférentiels. Pour en savoir plus,cliquez ici

2 commentaires:

  1. Putaingue!! Arrêtez de sortir et de lire, j'arrive pas à suivre !!!! Z'êtes combien à faire la blog??? Deux que vous dites??? Mon oeil !!
    le Pingouin jaloux !

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  2. Oui mais maintenant nous sommes fatigués.

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