vendredi 9 août 2013

La disparition de Jim Sullivan - Tanguy Viel

Si Philippe Djian est assurément le plus américain de nos écrivains, nous nous rappelons également que Boris Vian fut l'auteur de pastiches de romans noir sous le pseudonyme de Vernon Sullivan, dont le célèbre "j'irai cracher sur vos tombes". Dans son dernier roman, Tanguy Viel déclare son amour pour cette littérature, et si il se lance dans un pastiche d'un roman américain il le fait ici à visage découvert. Plus qu'un roman, "la disparition de Jim Sullivan" est le making off du roman éponyme où l'auteur avec une certaine ironie dévoile tous les trucs pour écrire un roman américain, la lecture en est jubilatoire.
Jim Sullivan est un musicien disparu mystérieusement  dans le désert du Nouveau Mexique il y a une quarantaine d'année, comme si le fait d'avoir chanté sur les Ovnis lui avait attiré la poisse. Chanteur favori de Dwayne Koster, personnage central de cet ouvrage, un professeur d'université en pleine crise après que sa femme l'eut quitté. Spécialiste de Moby Dick, son cours n'a pas le même succès que celui  de son nouveau collègue spécialiste de Kerouac, celui là même qui est devenu l'amant de son ex femme... Le passage des 50 ans de Dwayne Koster est plutôt compliqué, l'âge où définitivement, le prof de fac ne peut s’empêcher de coucher avec une de ses étudiantes, généralement le début de ses emmerdes..
Alcool, prof d'université, sexe, dépression tout est là pour nous offrir un roman américain. Le tout se passe dans la ville de Detroit, une des villes les plus fascinantes, devenue depuis la crise du secteur automobile en partie une ville fantôme. Une ville qui a perdu plus de la moitié de sa population depuis les années 30, avec des quartiers en déshérence où il est possible de croiser des chiens errants, signe absolu d'abandon ...
Tanguy Viel montre aussi une cité , qui malgré son déclin, garde sa modernité et ses lignes de gratte-ciel:
"Par exemple à Detroit, d'après ce que j'ai lu sur Internet, un habitant peut percevoir, dans son champ visuel jusqu'à trois mille deux cents vitres en même temps"

Pour le plaisir un titre de Jim Sullivan, le chanteur mystérieusement disparu qui chantait les ovnis:


2 commentaires:

  1. J'avais énormément aimé le premier roman de Tanguy Viel, Paris-Brest, un récit sombre et poisseux auquel je repense régulièrement plusieurs années après sa lecture, je compte bien lire celui-ci!

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    1. Nous avions lu aussi Paris-Brest, il est d'ailleurs fort probable que nous en fassions rapidement une relecture, affaire à suivre...

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